Blessure

Yuki aurait pu avoir un pincement au cœur à laisser le pauvre gosse seul dans le salon. Il avait de quoi se tourmenter pendant un moment. Oui, il aurait pu, mais ce ne fut pas le cas. Il était bien trop préoccupé par Ténébris. Il savait dans quelle direction, il était allé mais absolument où exactement. Ce ne fut que lorsqu’il ressentit un excès de colère, qu’il se laissa guider par cette émotion qu’il captait. Il était sûr et certain que c’était là que ce se trouvait son Maître… Il se dirigea alors en courant vers le grenier.

Yuki n’eut plus besoin de sentir Ténébris, il n’avait qu’à tendre l’oreille et se guider aux bruits de grand fracas que ce dernier faisait. Il devait certainement chassé sa colère en se défoulant sur de pauvres meubles qui n’avaient rien demandé. La colère se calmait et Yuki commençait à sentir sa tristesse. Il s’arrêta, ne sachant plus trop quoi faire. Il était habitué à calmer quelqu’un en colère, mais consoler une personne qui pleure, il ne l’avait jamais fait. La toute première question était : est-ce que Ténébris lui en voudrait si Yuki le voyait dans cet état ?

Moment d’hésitation. Bon et puis tant pis ! De toute façon, Yuki savait que son Maître ne pourrait pas lui en vouloir tellement plus que maintenant. Il reprit sa course et arrivé au abs des escaliers, les gravit lentement, essayant de na pas faire de bruit. Pour autant, il ne se dissimulait pas à Ténébris. Il entra alors dans la pièce et put admirer la colère du Maître du Manoir : coffre en feu, chaise fracassée... Et maintenant, il pleurait.

Yuki ne resta que quelques secondes à seuil de la porte et s’avança vers Ténébris. Il ne s’assit pas à côté de lui, mais se posta plutôt à son opposé, les bras croisés sur la poitrine et une jambe repliée pour se tenir contre le mur. Il le regardait sans rien dire, moitié désolée, moitié frustré. Il n’était vraiment pas très adroit.

"Je ne sais pas faire d’excuse, alors je ne le ferai pas pour ce que tu viens de voir. Je ne sais pas non plus faire d’autre consolation que sur l’oreiller et ça m’étonnerait que tu sois en état."

Yuki lâcha un soupir. Il avait parlé de façon bien trop dure, mais c’était comme ça. Il se redressa du mur et se dirigea vers Ténébris. Il s’assit à côté de lui, mais laissant quand même une certaine distance. Il le regardait toujours, mais ne savait plus quoi dire… Peut-être fallait-il attendre que ce soit son Maître qui le fasse.

Yuki soutint le regard de son Maître quand ce dernier le noya dans le sien. Noyer, c’était le terme : ces yeux étaient baignés de larmes. Yuki le savait, mais il se trouva avec plus sans cœur quand il ne ressentit rien à cette vision. De toute façon, il devait faire partie de ceux qui ne réalisent les choses que lorsqu’ils les ont perdues. Il était un peu niais, entre autre…

"Alors c’est ce que tu crois ?"

Yuki était étonné que Ténébris pensent que Detlev et lui l’avaient abandonné.

"Jusqu’au bout Detlev aura eut des pensées pour toi, c’est moi qui ait fait en sorte qu’il t’oublie. C’est entièrement de ma faute s’il a agit comme ça. Je lui aurais laissé plus de temps, il aurait finit par partir alors, j’ai accélérer les choses."

Cela allait sûrement être dur pour Ténébris de l’entendre dire qu’il avait fait en sorte que Detlev le trompe, mais au moins, il espérait sauver l’un des deux kiels de son Maître. Après ce temps de pause de quelques secondes, il continua :

"Si cela pouvait me servir d’excuse, je t’expliquerai que je n’ai jamais été en dessous d’une personne. Me retrouver à la place de Kiel n’est pas évident et je suis désolé d’y avoir mêlé d’autres personnes. S’il n’y a que mon départ qui puisse te soulager, alors je quitte le manoir dès ce soir. Mais garde Detlev, il t’aime."

Sur ces mots, Yuki déposa une caresse sur la main de Ténébris et se releva. Il s’avança lentement vers la porte du grenier, sentant cette fois-ci que son cœur se serrait légèrement dans sa poitrine.

- Fuir est donc la seule chose que tu sache faire ?

Ténébris regardait Yuki, stopper devant la porte. Il se releva et le rejoignis. Il lui attrapa le bras et le froça à se retourner.

- Tu n'es qu'un pauvre crétin. Pourquoi tu ne m'as pas fait part de tes inquiétudes, hein ? Pourquoi ? Je crois que tu n'as pas franchement saisit le rapport Kiel/maître alors je vais te le réexpliquer plus en détails. Certe, le Kiel est sensé n'appartenir qu'a une seule personne. Mais le maitre, lui, en est totalement dépendant. Il ressent toute les émotions de son Kiel, souffre à sa place quand il se prend des coups. Une fois que le lien est fait, le maître ne peut fonder une famille avec quelqu'un d'autre car le désir d'être père ne vient qu'en la présence du Kiel. L'amour aussi. Il renonce à tout pour lui. De son cotè, le Kiel ne doit que deux chose au maitre : la fidélité et l'amour, toutefois, il est libre de partir. Le maitre non, il lui reste lié toute sa vie. Alors maintenant, dis-moi, qui est le plus dominé par l'autre ? Sans compter que...

Il s'arréta net.
Non, il ne pouvait pas lui dire ça. Pourtant c'était la chose la plus importante. Mais il ne voulait pas que celà influence ses réactions. Il lui dirait si jamais Yuki décidait de rester. Dans le cas contraire...
Il soupira et se passa une main dans les cheveux, las.
Ses larmes n'avaient pas cesser de couler pendant toute sa tirade et il commençait à subir le contrecoup de l'utilisation intempestive de la magie sous le coup de la colère.

Il regarda Yuki dans les yeux.

- Qu'est-ce-que tu ressent pour moi, Yuki ? N'as-tu même pas un semblant d'attachement pour moi ?

Il avait peur de la réponse. Si jamais Yuki le rejetait, il serait désespéré. Il connaissait les sentiments de Detlev envers lui mais pas ceux de Yuki.
Finalement, même s'il brulait de savoir il se détourna.

[b]- Non, oublis. Tu n'as pas à me répondre si tu ne le souhaite pas c'est une question stupide.

Alors qu’il allait passer la porte, Ténébris lui répondit enfin. Alors il insinuait que Yuki était un lâche ? Chose à ne pas faire. Même venant de personne à qui il tenait, il ne supportait pas que l’on dise ça de lui. Est-ce que Ténébris avait au moins la moindre idée de ce qu’il venait de ressentir ? Est-ce qu’il savait ce que Yuki perdait en s’en allant ? Il allait se retourner et passer la colère qui bouillonnait en lui sur son Maître, mais il sentit la main de se dernier lui saisir le bras.

Comme si Ténébris avait enlevé une bouilloire du feu, Yuki arrêta de s’énerver et la regarda droit les yeux, écoutant chaque mot que son Maître prononçait. Il savait déjà ce qu’il allait lui répondre. Il avait une question qui le tiraillait depuis qu’il savait pour Detlev et Ténébris. C’était cela qu’il voulait demander. Mais il n’avait jamais osé le faire, certainement de peur de paraître trop attacher…

Cependant Yuki laissa tomber l’idée de couper Ténébris dans son beau discours, quand ce dernier s’arrêta net. Il fronça légèrement les sourcils, l’incitant à continuer. Mais son maître n’en fit rien. Yuki était partagé entre vouloir essuyer les larmes qui coulaient sur les joues de Ténébris ou bien lui tourner le dos et s’en aller. Voulant ne trahir aucun sentiment, il ne fit rien de tout cela et attendit sagement la fin de la phrase de son Maître. Les deux se faisaient désirer là…

Yuki soutint le regard de son vis-à-vis, écoutant de nouveau aussi bien qu’un élève les paroles qu’il disait. Il n’avait plus rien à perdre maintenant qu’il n’avait plus Ténébris, alors il n’hésita pas à lui répondre, les yeux au sol :

"Je ne suis pas amoureux de toi, Ténébris."

Sur ces mots, il releva la tête et regarda dans la direction de la personne à qui était dédiés ses mots douloureux.

"Cependant, la façon dont je tiens à toi me fait enrager. Chaque fois que je te vois, que je te sens, j’ai l’impression de t’être voué, de dépendre de toi… Je ne contrôle tout simplement plus rien et c’est sûrement ce qui me fait le plus peur."

Yuki lâcha un profond soupir et attrapa le bras de Ténébris. Il le tourna vers lui et noya ses yeux dans les siens. De la même façon que l’avait fait son aîné, il posa la question qui lui brulait les lèvres :

"Pourquoi sommes-nous deux ? Pourquoi Detlev et moi. Si l’on suit ton discours, cela n’a plus de sens."

Yuki ne bougea pas quand son Maître le prit dans ses bras. Il aimait le sentir près de lui, mais il voulait lutter contre les sentiments qui le submergeaient. Il ne voulait plus perdre le contrôle de lui-même. C’était hors de question.

Yuki sentit que Ténébris hésitait à répondre à sa dernière question. Il est vrai que si lui disait tout ce qui lui passait par la tête et adorait jouer à l’avocat du Diable, ce n’était pas le cas de tout le monde… Il écouta attentivement et sentit comme un pincement au cœur quand il vit à quel point son vis-à-vis se dévalorisait. Il sentit que Ténébris resserrait son étreinte et n’essaya pas de se dégager.

"Je suis peut-être jaloux…"

Ces mots furent lâchés dans un chuchotement à peine audible. Jamais de sa vie, il n’avait dit quelque chose comme cela, cette sorte de confession confuse. Il passa alors les bras autour de son amant et l’enserra tendrement. Depuis quand est-ce qu’il n’avait pas fait ça ? Depuis cette femme, sûrement…

Oubliant toutes règles de Maître et Kiel, Yuki se dégagea doucement des bras de Ténébris et lui prit le menton entre ses doigts. Relevant doucement son visage vers lui, il essuya les traces de ses larmes de son autre main. Avant de faire tout autre chose, il noya son regard dans celui de son Maître. Il se rapprocha lentement de lui et se stoppa à quelques centimètres de ses lèvres.

"Tu es vraiment misérable, oui."

*Je m’en fiche…*

Ne lui laissant pas le temps de répondre, Yuki déposa un doux baiser sur les lèvres de Ténébris. Il releva la tête, le regarda et de nouveau se s’avança. Cette fois-ci, le baiser se fit plus présent et sa langue demanda l’ouverture des lèvres de son amant, comme au premier baiser…

Yuki voulait une relation exclusive avec Ténébris. Il ne voulait qu’aucune autre personne ne le connaisse de la même façon qu’il le connaissait. Il voulait être le seul à le voir pleurer et à pouvoir le prendre dans ses bras pour le consoler. Mais il savait que dans que Ténébris pensait qu’il pouvait partager des êtres vivants, il ne pourrait pas lui appartenir dans son intégralité. Il lui reprochait de la prendre pour un objet que l’on commande, mais il faisait la même chose…

Sentant la bouche de Ténébris s’ouvrir avec lenteur sous ses lèvres, Yuki parti directement à la rencontre de la langue de son amant et commença de tendres caresses. Il descendit ses mains au niveau de ses reins et souleva le haut de son Maître. Sans provocation, il laissa glisser ses doigts de façon irréelle sur la peau de son dos.

Yuki détacha les lèvres de celles de son amant et encore une fois, le regarda droit dans les yeux. Son but n’était pas de coucher avec Ténébris. Alors il voulait déjà attendre comme une permission…

Detlev avait sentit son maître arriver
et pourtant il n'avait pas eu le temps de réagir que déjà la porte
volait en éclat. Il se sentit projeter sur un mur puis plus rien. Sa
tête saignait à l'arrière, cé'tait tout ce qu'il sentait. Il ne
se senti pas attire vers Tenebris et il ne l'entendit pas non plus
lui parler. Il s'en voulait horriblement et quand il lui lançât
une serviette, il ne la prit pas, se contentant de baisser la tête
et regarder par terre se torturant l'esprit du pourquoi et comment
avait il osé faire ça. Le temps qu'il se rende compte de tout cela,
plus personne n'était là, et il se rendit compte qu'il était seul
nu au milieu d'une pièce vide. IL avait mal à la tête. Lentement
il se leva et prit ses habits. Lentement il se rhabilla. Que
devait-il faire? Il se souvenu que son maitre leur avait ordonné de
disparaître. Devait-il obéir? Ou bien aller retrouver son maître
pour se faire pardonner? Il sorti de la pièce, en y réfléchissant.
Une larme coula, il ne voulait pas partir. Il rirai retrouver
Tenebris et out de suite.




Il se laissa guider par ses instincts,
poursuivant l'odeur du sillage de Tenebris. IL se retrouva devant le
grenier. Devait-il entrer? Il entendit des voix ce qui n'arrangea
rien, il se cacha dans la pénombre pour se torturer l'esprit
tranquillement pour savoir s'il devait entrer. Il fronça les
sourcils. Se cacher ne servait à rien,autant y allait franchement.
IL allait ouvrir la porte quand il entendit une chose qu'il ne
voulait pas entendre.


"Pourquoi sommes-nous
deux ? Pourquoi Detlev et moi. Si l’on suit ton discours, cela n’a
plus de sens."





Il sombra aussitôt dans le désarroi
C'est vrai, il n'avait en aucun le droit de s'immiscer entre eux,
après tout, Yuki était là avant lui, et il était le premier à
avoir réagi. Il recula encore plus, jusqu'à ne faire plus qu'un
avec l'obscurité, il respira profondément et bloqua sa respiration
pour ne pas les déranger encore plus. Il n'écoutait pas. Puis il se
laissa tomber silencieusement à terre, sans bouger, des larmes
perlèrent, il baissa la tête. Il n'aurait jamais dû venir u
manoir. Il n'aurait jamais dû quitter sa demeure familial et il
aurait dû faire comme ses aîné, diriger la famille. Il n'aurait
jamais dû exister. Et sa tête le faisait souffrir et l'odeur de
sang commençait à imprégner l'air, mais il s'en fichait, il
n'était qu'un parasite pourrissant la vie des autres.

Ténébris se dégagea de l'étreinte de Yuki et lui sourit en lui caressant la joue.
Il se sentait si faible et tellement fatigué. Il n'avait plus la force de faire quoi que ce soit. En fait, il n'avait plus envie de rien. Juste d'allez se blottir dans son lit, sous sa couette et de ne plus en bouger. Attendre que le temps passe espérant ne plus avoir à faire quoi que ce soit. Il était tellement fatigué...

- Désolé Yuki, je suis fatigué. Je vais allez me coucher.

Fatigué n'était pas le terme exacte mais il ne voulait pas inquiéter Yuki, aussi quitta-t-il le grenier dans l'espoir de trouver un coin tranquil. Sa chambre en l'occurence.
Mais ses projets furent une fois de plus compromis quand il tomba nez à nez avec son second Kiel, qui lui non plus n'avait pas l'air d'aller bien.

- Detlev

IL releva les yeux quand il sentit son maître approché, il aurait voulu partir en courant mais il était incapable de bouger. IL se tassa encore plus dans son coi espérant que son maître ne le trouverait pas. Malgré tous ses efforts son maître l'aperçu. IL ne bougea plus comme terrorisé.

- Detlev

IL voulu parler mais aucun sonne sortit de sa bouche. IL continuait de le fixait, paralyser. IL ferma les yeux espérant qu'il ne le verrait plus. Les larmes qui avaient cessé de tomber retombèrent de plus belle.