les appartements du Maitre Métamorphe

[< Magnifique ...]

Confortablement installé dans son salon privé, Ardhgal sirota un café léger. Il avait un peu de temps devant lui et il le prenait. Bientôt, avec l’arrivée d’autres races et de Métamorphes se serait l’effervescence dans le manoir, donc il profita de ce moment opportun. La chambre ou plutôt appartement était vraiment très spacieux, le maitre des lieux, Ténébris, savait recevoir. Plus que l’espace, le mobilier et la décoration lui plaisait énormément, tout pour se sentir bien chez soi et rester le plus longtemps possible.

Il eut une pensés pour ce jeune corbeau, Trihesh, il lui avait semblé très prometteur. Apparemment il ne lui serait pas bien difficile pour le garder près de lui, et pourquoi ne pas en faire son Kiel. Il avait des prédispositions, surement serviable, il avait montré même une certaine fascination pour lui, l’aigle royal. Pourquoi n’était-il pas surpris ? Il avait le charme de l’animal, même s’il n’était pas d’une beauté folle, peu lui importait, des moments qu’il faisait mouche sur les autres. C’est sa façon d’être avec les autres qui le rendait ainsi, parfois froid, néanmoins il savait pourtant ou était la justice. Sauf dans ses besoins personnels, il n’avait pas de limites, quelque fois à l’extrême, son appétit devenait insatiable.

Ardhgal n’avait pas eu depuis un certain temps ce besoin, par contre celle-ci n’allait pas tarder à se manifester. S’il n’était pas contenté bientôt, son mécontentement et son austérité allaient surement faire leurs apparitions. Ce qu’il ne désirait pas faire étant donné que Trihesh venait de débarquer fraichement au manoir.
Il entendit des coups frappés à la porte de ses appartements. Il se leva lentement de son fauteuil et alla ouvrir. Chose qu’il ne ferait plus à l’avenir, si tout se passait pour le mieux. Quand il aperçut le jeune volatile noir, il l’examina de la tête aux pieds. Le maitre des Métamorphes prit une mine maussade. Il avait du oublier une chose essentielle, se renseigner à savoir s’il avait des bagages à venir ou non.

-Je crois que tu ne t’es pas changé. Tu aurais pu me dire que tu n’avais pas de vêtements de rechange. Entre …

Il le laissa passer, referma la porte et alla droit dans sa chambre. il ouvrit son armoire et chercha des vêtements pas trop grands, il se doutait que s’était peine perdue, mais trouva de quoi faire l’affaire en attendant de lui faire une garde de robe convenable … A moins qu’il ne décide de partir. Cela se déterminera lors du repas, il ferait en sorte de le persuader dans ce laps de temps.
Il retourna vers Trihesh et lui mit les habits dans les bras. Il osa un léger sourire, pas trop, son étourderie était encore bien présente.

-Prends la salle de bain au fond du couloir et change-toi. Je vais m’informer des magasins aux alentours, tu en as besoin. Comment as-tu pu rester sans vêtements de rechange.

Ardhgal n’était pas fâché, pas contre le jeune de sa race, mais il ne comprenait pas pour autant. Il lui donnera des renseignements sur tout cela plus tard.

Au bout d’un moment, une fois que Trihesh parti dans la salle de bain, Ardhgal retourna dans son fauteuil. Il avait était pas très content du résultat, quand il l’avait laissé dans sa chambre il avait pensé que celui-ci avait de quoi se changer. Grossière erreur, pas un instant il s’était soucié s’il possédait des effets personnels. Sa colère venait de là, de son manque de discernement. Lui, le maitre des Métamorphes se reposait sur ce qu’il pouvait avoir, mais pas les autres. Il allait devoir remédier à ce manque de jugement s’il voulait être le parfait maitre qu’il était sensé devenir.

Ardhgal soupira, que pesait maintenant Trihesh ? Pourquoi ne pas lui avoir dit qu’il ne possédait rien? C’est pourquoi le besoin urgent d’avoir un Kiel se faisait sentir. Il avait besoin de quelqu’un voit ce que lui ne se doutait pas. Son monde était fait d’orgie, de vêtements de luxe, d’argent, comment pourrait-il savoir si l’un ou l’autre de ses futurs personnes de sa race pouvait-il avoir besoin de quoi que ce soit ? Il était sur, maintenant, qu’il y ferait attention, cela ne devait pas se reproduire, l’intégrité du maitre des Métamorphes en dépendait.

Il vit revenir Son jeune ami, qui vêtu de cette manière, n’avait plus rien à voir avec le petit corbeau tout mouillé qui lui était apparu. Voilà que ces vêtements lui sied à merveille, il était très beau dedans, même s’ils étaient un peu trop grands. Ardhgal se leva et s’approcha de Trihesh, le contourna et évalua son maintien. pour faire durer le plaisir, Ardhgal posa une main sur son menton, resta là à le contempler, sans rien dire. ce n'était pas très gentil, mais il aimait s'amuser parfois au détriment des autres. Non vraiment, pas de doute là-dessus, Parfait, oui c’était le bon mot.

-Très bien, c’est beaucoup mieux ainsi et tu les portes à la perfection. Ils sont à toi, si jamais tu décides de rester, je ferais en sortes que ta garde robe soit bien garnie.

Lentement, il revint vers le jeune brun, posa une main sur la veste noire ornée et la caressa. Ses yeux fixaient ceux de Trihesh, voulant le sonder, voir ce qu’il allait décider. Pour le moment, il avait promis un repas et c’est bien ce qu’il avait l’intention de faire. On réfléchit mieux devant une table bien dressée.

-Attendons cela pour l’instant. Une table nous attends, j’ai commandé une pour nous dans un bon restaurant. J’espère que tu as faim, je ne te l’ai même pas demandé je crois, excuse moi.

Le rire cristallin de Trihesh résonna à son oreille, Ardhgal l'aimait bien, et cela il ne l'avouera jamais. Trop peu enclin à une démonstration de sentiments et autres sujets intimes, le maitre des Métamorphes était peu bavard. Mais sil restait quelqu'un de franc.

*Trihesh se contente de vraiment de rien, pensa-t-il*

D'abord aucun bagage, donc pas de vêtements, ni de trousse de toilette mais en plus il ne mangeait presque rien.

*Ce n'est pas un corbeau qu'il aurait du être mais un moineau comme son appétit …*

Ardhgal reprit le contrôle de ses pensées quand il vit le changement d'attitude du bel oiseau noir. Celui-ci ne souriait plus, ses poings s'étaient fermés avec force le long de son corps. Pour qui, pourquoi? Le maitre ne tarda pas à le savoir.

"- Vous devez pas vous excusez, Maître Ardhgal... je mérite pas vos excuses..."

C'était donc cela, une hostilité envers lui, il n'acceptait pas qu'il s'excuse. En voilà une surprise. Il est vrai que s'excuser n'était pas dans ses critères, il l'avait fait par simple détente envers le jeune corbeau. Il venait juste d'arriver et Ardhgal l'avait un peu pris de haut, voici pourquoi il avait fait montre de gentillesse. Le maitre baissa les yeux et sentit une agitation chez lui. Peu de personne lui avait parlé comme il venait de le faire. Cela sous entendait de refuser un pardon, qu'à cela ne tienne, il ferait ce qu'il avait toujours fait …. Rester lui-même et reprendre sa façon d'être ainsi que son air hautain, comme son animal l’oiseau roi.

Le maitre des Métamorphes vit un léger tremblement parcourir le corps de Trihesh. C’est son œil de grand rapace qu’il lui indiquait se fait, peu visible chez les autres races. Ardhgal sourit légèrement, pas un sourire heureux, juste sarcastique. Il ne savait pas pourquoi le jeune brun avait eu cette attitude, mais peu importe, dans tous les cas il s’en félicitait.
Parfois les gens avaient peur de lui, de ce qu’il était, de ce qu’il jugeait. Même quelque fois, son maintient et sa grandeur faisait de lui un être que l’on sublimait, bien qu’on le craigne aussi. D’ailleurs, il en jouait beaucoup, et par amusement de ces êtres inférieurs, il en rajoutait en voyant les regards d’inquiétude et de méfiance.
Pour le moment celui qui l’intéressait le plus était devant lui, avec un air plus que dérouté … Pourquoi ?
Ardhgal leva une main et la plaça sous le menton de Trihesh. Lentement, il le pressa de relever son visage vers le sien. Ce qu’il voyait, présageait bien des attentes. A coup sur, il pourrait l’intimer de rester près de lui.

*Mais ne vendrons pas la peau de l’ours … Pensa-t-il*

Il l’amènerait à lui, l’emploierait comme il le désirait, et avec ce qu’il venait d’entendre, il aurait quelque pouvoir sur lui. Une belle aubaine n vérité.

-Bien … bien, jeune Trihesh, il en sera ainsi. Tu as le désir de me voir comme ton Maitre, alors soit exaucé.

Le visage de maitre s’approcha dangereusement de celui qui lui faisait face. Ardhgal avait l’impression d’avoir les pleins pouvoirs, comme d’habitude aurait-on dit autour de lui. Mais avec le jeune corbeau, cela sonnait différemment, il en concevait le désir le plus profond. A lui de le conquérir comme il se doit.

-Nous allons dans ce restaurant, tu vas manger plus qu’une tartine. Se serait dommage de te voir d’une maigreur affligeante. Et nous en profiterons pour faire quelques emplettes pour toi.

Ardhgal déposa un baiser sur le front de Trihesh, il ne devait pas en faire davantage … Pour l’instant. Mais une chose était sur à cent pour cent, il sera à lui et il n’était plus question d’un départ. Trihesh restera même si pour cela il devait user de certains moyens.

Trihesh réfléchit à toute vitesse ; il se félicitait d'avoir été sincère envers Ardhgal quant aux excuses de ce dernier mais se demandait en même temps si sa position actuelle lui avait réellement permis une telle impolitesse... il ne connaissait pas encore assez bien cet homme pour se permettre quelle que phrase déplacée que ce soit, mais avait en même temps senti qu'il pouvait s'autoriser à dire franchement ce qu'il pensait. S'en vouloir et regretter furent donc les deux attitudes dominantes à adopter selon lui. Cependant, dans sa tête résonnait encore la voix de l'Aigle lui présentant des excuses, et plus cette voix se répétait, moins Trihesh la supportait. Et il ne comprenait pas vraiment pourquoi. Quelque chose se passait en lui qu'il n'avait encore jamais connu...

Ardhgal lui intima de relever la tête vers lui d'une pression des doigts sous son menton. Une agréable pression. De nouveau il put croiser les yeux du Maître et crut se retrouver dans leur gris intense. Le corbeau savoura ces quelques secondes où il lui sembla que tout lui était accordé dans un laps de temps suspendu. Un feu secoua ses entrailles ; celui-ci s'embrasa de plus belle lorsqu'Ardhgal approcha son visage du sien... comme il était beau, comme il était... désirable. Ses cheveux, ses yeux, son aura... Et puis les ordres qui sortirent de cette bouche si splendide résonnèrent comme ceux d'un dieu à suivre à tout prix, quel que soit le chemin à suivre. Cette autorité radoucit les inquiétudes de Trihesh, qui, absorbé par les yeux de son interlocuteur, ne put que savourer pleinement le baiser que ce dernier déposa sur son front. Un contact qui lui sembla salvateur, comme celui d'un dieu.

Ardhgal serait-il un dieu ? Pour ainsi le captiver et manipuler ses réactions, il ne pouvait qu'en être un. Bizarrement, Trihesh ne s'en sentit ni rassuré ni apeuré. Juste calmé. N'est-ce pas le rôle d'un dieu que de remettre les brebis égarées sur le droit chemin ? Ardhgal, très certainement malgré lui, accordait un repos religieux à l'âme du jeune corbeau lorsqu'il agissait de tel qu'il venait de le faire... en outre, Trihesh pressentait qu'il aurait toujours à se soucier de lui plaire pour rester dans la course, pour ne pas le vexer, répondre à ses attentes... cela ne faisait que quelques heures qu'Ardhgal et lui partageaient des mots mais un ordre presque logique s'était établi dans sa tête.

Alors qu'il revenait doucement à lui, il voulut présenter des excuses à l'Aigle royal mais n'en trouva pas la force. Il le regarda. Peut-être ce silence suffirait-il à lui faire comprendre qu'il ne le contredirait plus ? De toute façon, le ventre du corbeau se mit à gargouiller avec insistance, rompant le charme féérique de la situation. Trihesh ouvrit de grands yeux avant de serrer son abdomen et, malgré lui, de se mettre à rire. Ses organes répondaient d'eux-même au Maître des lieux, voilà qui était plutôt amusant, non ?

"- Désolé, déclara t-il en se frottant la tête, on dirait que maintenant, ni mon ventre ni moi ne pouvons plus rien dire...!"

[c'est court mais juste après je poste au resto, tu peux faire un petit post si tu veux ^^]

Le bruit le plus comique qui soit se fit entendre dans la pièce. D’abord interdit, Ardhgal regarda par ou ce son sortit avant d’avoir un sourire en coin à l’intention de Trihesh. Celui-ci ne pouvait plus nier qu’il était affamé.

-On dirait que maintenant, ni mon ventre ni moi ne pouvons plus rien dire … !

Enfin une sage parole, Trihesh était ce qu’il était, enfantin, mais avait de la suite dans les idées, Ardghal en était certain. Et en tant que maitre des Métamorphes, il se devait de prendre soin des siens. Ne l’avait-il pas promis à Ténébris, et faire de son mieux ? C’est pour cela aussi qu’il avait besoin d’une aide, et celle-ci devra se conformer à ses ordres. Il ne savait pourquoi Trihesh le percevait, lui, d’une certaine manière. Certes il en imposait mais il ne voulait pas en montrer de trop. Ce jeune corbeau le prenait sans doute en trop haute estime. S’il savait le pauvre, il en tomberait de nus. Il était loin de l’être bon et généreux, c’était le contraire à quelque chose près. Il n’était pas dépourvu de gentillesse quand ça le prenait mais c’est surtout ces plaisirs qui régissaient un peu trop sa vie.
Enfin bref, Ardhgal revint vers ce jeune être aux ailes noires et brillantes. Il posa une main douce mais forte sue son épaule pour le ramener aussi vers lui.

-Bon puisque c’est « entendu » nous pouvons y aller maintenant … Nous allons commencer par diner, cela ne fait plus de doute. L’estomac remplit tu seras plus à même pour choisir tes vêtements et surtout rester debout assez longtemps pour cela.

Le maitre passa devant lui et ouvrit la porte, il le laissa passer devant de le faire lui-même et de refermer derrière eux. Ils longèrent le grande couloir de tapis rouge sang, puis descendirent au rez de chaussée. Pendant le trajet et surement par habitude chez lui, il prit la taille de Trihesh, comme on le fait pour montrer sa possession, c’était très fréquent dans le milieu du maitre. Et après tout du point su vu d’Ardhgal c’était le cas, il pensait même que dans peu de temps se serait assurément l’éventualité. Il sourit dans son fort intérieur, jamais il n’eut d’échec dans sa vie, à part sa dépossession par son oncle de tous ses biens ou presque. Encore heureux qu’il y avait des choses qu’il ne pouvait faire mains basses dessus. Ce qui fait qu’il avait toujours de quoi subsister encore pendant des années. Il pouvait toujours jouir de la vie comme il l’entendait.
Ils montèrent en voiture et se dirigèrent vers la ville la plus proche. Maintenant il pourrait en profiter pour en savoir un peu plus sur son nouvel Kiel, car c’est bien cela le but de tout.

Ardhgal était décidément d'une beauté incomparable lorsqu'il s'autorisait à sourire. Il plaisait à Trihesh, ce visage sévère qui d'un coup s'illuminait d'une marque humaine de bonheur. Il se sentait fier d'avoir provoqué ce sourire, avec son ventre impertinemment bavard ; peut-être le bel oiseau aimait l'humour du au hasard ? En tout cas il fut très surpris de constater que lui aussi pouvait en faire ! Le jeune corbeau ouvrit de grands yeux stupéfaits de plaisir ; "puisque c'est entendu", hein ?

"- Hé... hahaha ! Elle est pas mal celle-là ! On me l'avait jamais faite, j'adore !"

Il se laissa aller au rire, écoutant en même temps ce qu'Ardhgal avait à lui dire. Le programme de la soirée lui plaisait bien, malgré le fait qu'il se sente encore gêné d'ainsi faire bouger le Maître des Métamorphes alors qu'il n'était qu'un simple voyageur à la recherche d'un toit... mais si cela faisait plaisir à l'Aigle, rien ne l'empêcherait d'aller contre cette volonté.

Il quitta donc la pièce comme il lui était indiqué de faire, le coeur allégé par le rire. Il redécouvrit la beauté des lieux, la douceur que cela procurait de regarder cette superbe demeure, les vagues parfums qui s'en dégageaient. Trihesh se le redit, il n'aurait pas pu trouver mieux en ce glacial soir de pluie. Dormir dans les branches des arbres sous sa vraie forme était si difficile, mais demander hospitalité à des gens qui se méfiaient de tout et refusaient sans scrupule d'accueillir un jeune homme trempé chez eux était encore pire. Ici, il avait déjà trouvé chaleur et douceur dans le mobilier et l'ambiance. Et en la compagnie d'Ardhgal, bien que récente, il avait trouvé autre chose, d'aussi beau. Plus, même. Alors quand ce dernier le prit par la hanche, sans prétention, comme d'un naturel, il ne dit rien, malgré sa stupeur. Il aimait la proximité ainsi créée. Il se sentait... comme un roi, si bien habillé, et sur le point de déguster un repas de chef, aux côtés d'un être exceptionnel.

Trihesh eut le temps de rêvasser à tout cela durant le trajet. Même la voiture du Maître était extraordinaire ; luxueuse, confortable et immense. Le corbeau savoura la texture de son siège.

[> restaurant]

[< commerce]

Le sourire d'Ardhgal l'encouragea. Apparemment, le Maître était ravi d'entendre ce qu'il venait de dire, sa fierté gonfla encore plus. Se livrer ainsi à lui ne serait pas facile, mais certainement libérateur. Oui, il fallait qu'Ardhgal sache. Quelque chose d'intime passerait, Trihesh en était convaincu. Il allait enfin pouvoir répondre à un réel désir de l'Aigle royal, cette optique le calmait et l'excitait en même temps.

Heureusement, le voyage sembla très court. Alors qu'il allait prendre son carton de vêtements, Ardhgal le devança et l'invita à descendre de voiture en le prenant pas la main. Non, ce n'était pas une invitation en réalité, mais plutôt un geste d'impatience, le jeune corbeau le ressentit. Le Maître avait-il lui aussi hâte de rentrer ? Ou d'entendre son histoire ? Cet empressement ravit Trihesh, qui ne se fit pas désirer et suivit l'homme dans les escaliers jusqu'à la porte de ses appartements. Les paroles qu'il lui dévoila ne firent que confirmer les choses : Ardhgal était pressé de se retrouver seul avec lui. C'était si flatteur, si rassurant. Être dans ce sublime manoir avec uniquement cet homme hors du commun était la meilleure chose au monde, la plus belle, la plus douce...

Ardhgal entra, retira son manteau, pris ses aises. Trihesh, quant à lui, resta debout, l'observant faire. Comment démarrer son histoire pour ne pas avoir l'air pathétique ? Bien vite, de nouvelles paroles vinrent couper à ses réflexions.

"- Si tu veux un peu temps pour me parler de toi, je ne serais jamais contre."

Le corbeau aurait voulu parler immédiatement mais la suite des révélations d'Ardhgal se fit plus importante. Comme pétrifié sur place, le jeune homme écouta son Maître parler et ce qu'il entendit lui donna chaud, rendit ses jambes tremblantes. Il ne voulait pas qu'il soit triste, qu'il se fasse du mouron, le remerciait, voulait faire de lui quelqu'un de vaillant et fort. C'était de si belles paroles, personne ne lui avait jamais parler comme ça. Trihesh s'en senti gêné mais particulièrement revigoré, être aussi bien vu, c'était bon. Une vive teinte coloria le visage du corbeau. Cette teinte se renforça encore plus quand, dans un geste élégant mais volontaire, Ardhgal l'amena à lui.

Ce contact si fort, si chaud... il se laissa faire, désireux d'en vivre plus. Cet instant ne devait en rien être gâché par sa timidité ou sa raison. Depuis le début, le corbeau avait des pensées, des envies, qui lui paraissaient irréalisables, égoïstes et sales, mais dans cette étrange atmosphère d'intimité entre Ardhgal et lui, dans la réalisation de ces pensées, tout lui paraissait magnifiquement beau. Il ferma les yeux, sentit le Maître déposer un baiser sur son front. Comme c'était doux... il fut agréablement surpris d'ensuite ressentir un nouveau contact, tout près de ses lèvres. Il sursauta très légèrement, totalement baigné dans les battements de son coeur et la chaleur du corps de l'Aigle. Une nouvelle fois, la voix de ce dernier résonna d'un ton divin. Trihesh crut mourir en attendant tout ça.

"il n'est pas question que tu t'en ailles"

"reste près de moi"

"sois mon Kiel"

"je te promets une belle vie"

Quelle franchise. Quelle volonté. Quel désir. Exactement ce qui flattait Trihesh jusqu'aux tréfonds de ses os. Cet homme eut le don, en quelques paroles, de répondre au fantasme et au rêve les plus chers de Trihesh. Malgré sa générosité, son ouverture aux autres, s'il y avait bien une chose que le jeune homme désirait dans sa vie, c'était d'être ainsi désiré, avec fermeté et sincérité. Il n'aurait jamais pensé que ce serait ici, dans ce manoir trouvé au hasard de son chemin, qu'il aurait rencontré la personne qui lui offrirait l'opportunité de se sentir comblé. Une personne si noble, si belle et respectable. Il sentit quelques larmes se former le long de ses yeux mais il les retint. Il avait promis quelque chose à Ardhgal. Avant de voir la suite des évènements, il lui fallait tenir sa promesse.

Il attendit quelques instants, comme pour être encore plus désiré. Puis, les yeux toujours fermé, il prit la parole :

"- Je suis né loin d'ici, entre les branches d'un vieux pin de Bristlecone dégarni. J'ai jamais connu mes frères et mes soeurs, ni ma mère, parce qu'un coucou nous a tous jetés hors du nid. Quand j'ai éclos, c'était chez une vieille dame. Elle s'appelait Anith."

Alors qu'il parlait, il revoyait derrière ses paupières les premières images de sa vie : le vieux visage ridé de l'humaine au sourire chaleureux.

"- Elle a pris soin de moi même si j'étais un oiseau. On se comprenait et j'ai voulu être humain comme elle pour l'aider, elle était vieille et avait du mal à vivre. Une nuit j'ai rêvé que j'étais humain et quand je me suis réveillé, j'en étais un. Anith a dit que c'était parce que j'étais un Métamorphe."

Il avait un peu honte. Peut-être que c'était ça qui l'empêchait d'ouvrir les yeux et d'annoncer les choses en regardant Ardhgal. Mais cette histoire, jamais personne ne l'avait entendue et la lui dévoiler, à lui, c'était bien.

"- Et je suis parti, je voulais rencontrer d'autres gens comme moi. J'ai appris à me changer quand je voulais, mais j'ai jamais rencontré personne qui soit... qui soit comme moi, et les gens avaient peur quand je leur disais, je me sentais seul, mais je retrouvais pas le chemin de la maison..."

Il baissa la tête.

"- Elle me manque beaucoup... j'avais peur et froid, j'étais tout seul, je savais pas quoi faire, alors quand j'ai vu ce manoir j'ai voulu entrer, et vous êtes arrivé, vous êtes comme moi... et vous êtes si gentil avec moi alors que je suis rien..."

Il était sur le point de pleurer quand il se remémora en l'espace d'un moment de silence, toute sa soirée en compagnie de l'Aigle, les dernières paroles de ce dernier. Alors il ouvrit les yeux, fronça les sourcils, juste un peu pour montrer qu'il était brave, et annonça d'un ton assuré :

"- Mais j'aime être ici ! C'est beau et chaleureux, et surtout, vous m'avez beaucoup offert, assez pour que je m'attache à vous. Je veux plus partir. Je me sens bien quand vous êtes avec moi, j'aime quand vous parlez, quand vous me parlez à moi, et quand vous me touchez... je sais pas exactement à quoi ça nous mènera, mais je veux rester avec vous ! Et si vous le voulez aussi, alors... alors..."

Il avala sa salive. Et répondit à son instinct. Il prit la main d'Ardhgal, et se pencha dessus pour y déposer un baiser, incliné vers lui, malgré les tremblements de son corps.

Il sentit le jeune Trihesh sursauter légèrement. De fines larmes caressèrent ses joues, ses yeux se fermèrent, mais c’était trop pour les cacher. Ardhgal avait vu, lui, qui lui disait juste avant qu’il ne voulait pas de tristesse envahir son visage, voulait pour lui, une vie meilleure, le faisait pleurer. Certaine ment une parole de trop ou ce geste qui ne lui avait pas plus. Comment savoir ? Et si Trihesh ne désirait pas rester avec lui, c’était aussi une possibilité. Ça il pouvait le comprendre, même s’il ne l’acceptait pas pour autant. L’aigle ne l’avait pas envisagé, en fait, trop sur de lui, certain d’une réponse favorable, personne ne pouvait rien lui refuser … Alors ?

Ardhgal écouta patiemment le récit de cette petite vie si triste, bienveillante, courageuse avec un brin d’aventure. Mais le Maitre des Métamorphes pensait aussi qu’il avait été maintes fois seul. Il avait appris tous par lui-même, pas facile pour un si un être jeune. Sauf que le destin s’en mêlait, tous deux s’étaient trouvés et Trihesh avait dorénavant quelqu’un pour l’aider.
Juste après la fin de son histoire, le visage du jeune corbeau se changea en une fraction de seconde. De tristesse, il fit apparaitre une volonté qu’Ardhgal n’aurait pas soupçonner.

"- Mais j'aime être ici ! C'est beau et chaleureux, et surtout, vous m'avez beaucoup offert, assez pour que je m'attache à vous. Je veux plus partir. Je me sens bien quand vous êtes avec moi, j'aime quand vous parlez, quand vous me parlez à moi, et quand vous me touchez... je sais pas exactement à quoi ça nous mènera, mais je veux rester avec vous ! Et si vous le voulez aussi, alors... alors..."

Voilà qui devenait fort intéressant, ainsi Trihesh désirait rester. Tout ce qu’il avait aperçu avant l’avait fait douter, jamais il n’aurait eu ce sentiment. Ces larmes, ce visage n’étaient pas sa cause, qu’une ombre dans la vie du jeune corbeau. A la bonne heure, l’Aigle Royal esquissa un sourire, et il soupira intérieurement. Une surprise lui fit oublier une seconde ce qui venait de se passer et celle –ci fut de taille. Trihesh se baissa respectueusement vers sa main et vint l’embrasser. C’est dire à quel point il était désireux d’être avec son nouveau maitre. Ardhgal avait déjà connu une telle déférence à son égard dans son ancienne demeure qui lui reviendrait bientôt, mais jamais on lui avait montré ce signe bien distinctif de la soumission.

Tout était clair à présent, et c’est avec une grande joie qu’il le prendrait sous son aile, s’il pouvait s’exprimer ainsi. Il lui apprendrait à prendre ces fonctions et donc ces responsabilités. Rien de tel pour se forger un caractère. Ce ne serait pas sa seule tâche, non, car il devrait aussi être près de lui … Très près. En regardant ce visage, les pensées d’Ardhgal jumelaient avec des images, se lâchaient aux grès de ses fantasmes. Dire qu’il devait le ménager de cela, il aurait plus l’envi de le lui enseigner dès maintenant. Cependant Trihesh était encore très jeune et inculte de ces manières. Le Maitre lui organiserait ce savoir au fur et à mesure, et lui se devait d’être moins pressant.
Fort de se retournement de situation, Ardhgal prit délicatement Trihesh dans ses bras. Tout en lui caressant le dos, il murmura ces mots.

-Je sais petit, je sais que tu feras de ton mieux. Tu es quelqu'un de volontaire même si tu ne le sais pas encore. Bien des choses l'ont montré aujourd'hui. Puisque tu reste, se sera mon devoir que de te guider. Bien que des choses qui prennent du temps, je vais t’y emmener avec douceur, comme ceci.


C’est la deuxième fois qu’Ardhgal sourit légèrement, mais pas de la même manière. Son idée avait germé pendant qu’il parlait. Il y a des impatiences dont on ne peut se corriger, par contre il devait faire attention de ne pas brusquer les choses.
Il prit le petit menton de Trihesh et le leva vers lui. Puis il se pencha vers ces lèvres rouges qui ne pouvaient que lui appartenir. Le baiser, d’abord chaste, se transforma très vite en un moment ardent. Ardhgal s’amusait avec la langue du jeune corbeau en la faisant tournoyer avec la sienne. Juste ce qu’il fallait pour nouer une relation, que celle-ci devienne durable. Le Maitre en avait bien l’intention.
Enfin, il quitta la bouche de Trihesh et le regarda droit dans les yeux, bien curieux de savoir ce qu’il en pensait.

-Voilà pourquoi tu dois être près de moi, que je ne veux pas te voir partir. J’espère que tu n’as pas peur, je n’ai pas l’intention de t’effrayer, juste te montrer à quel point tu peux devenir important pour moi.

Ne pas précipiter, ce n’était pas facile pour un impatient comme lui. L’avenir devrait s’annoncer sur de meilleurs hospices, à condition que Trihesh ne soit pas rebuter par ses baisers.

[désolée pour le retard et pour ce mini-post n__n enjoy it quand même ?
j'ai adoré ton "il y a des impatiences dont on ne peut se corriger" c'est très bien dit !]


Trihesh avait agi instinctivement. Pas comme si une voix dans sa tête le lui avait soufflé, non. De pleine conscience. Il en avait eu envie et savait qu'il n'avait pas eu tord. Il avait beau trembler, ce n'était pas de peur d'être puni ou mal vu, mais d'excitation. Ce petit geste en disait long et il imaginait la suite... ce n'était qu'un début ; de quoi, il ne savait pas réellement mais Ardhgal lui apporterait certainement une réponse.

Il laissa le Maître l'attirer à lui, pour une fois de plus de retrouver contre son grand corps chaleureux. Le jeune corbeau aimait vraiment ce contact, il se sentait presque invincible au creux de ces bras forts. Presque... important. L'Aigle releva son menton, il en avait pratiquement pris l'habitude. Fermant les yeux, il s'attendit au doux toucher des lèvres sur son front, mais ce fut tout autre chose qui arriva. D'abord surpris, Trihesh arrondit les yeux alors que son Maître l'embrassait... sur la bouche. L'idée de résister ne lui vint même pas, immédiatement il ferma ses paupières et se laissa bercer par cette agréable liaison à laquelle il avait songé plusieurs fois auparavant.

S'il ne l'avait pas compris alors, c'est qu'il n'y était pas préparé mais en l'espace de quelques heures, quelque chose de profond envers Ardhgal était né en lui. Alors maintenant que tout ceci arrivait... c'était agréable. L'Aigle était doux, attentionné. Sa langue était passionnée mais tendre. C'était vraiment agréable. Trihesh frissonna vigoureusement. Puis ils se regardèrent à nouveau.

"- Voilà pourquoi tu dois être près de moi, que je ne veux pas te voir partir. J'espère que tu n'as pas peur, je n'ai pas l'intention de t'effrayer, juste te montrer à quel point tu peux devenir important pour moi."

Avoir peur ? Non, pourquoi ? Ce qui serait effrayant, c'est qu'il ne veuille plus de lui... Trihesh avait juré de condenser tous ses efforts autour du bonheur d'Ardhgal. Il ne partirait pas, jamais ! Et puis... l'Aigle avait touché le point sensible.

"- Je... je n'ai pas peur, Maître. Si les choses sont bien comme ça pour vous, pour moi aussi, et..."

Trihesh ne savait pas parler correctement dans des circonstances normales ; à présent, avec son excitation, il ne savait vraiment pas comment s'exprimer. Comme dire à Ardhgal qu'ils étaient tous deux satisfaits de la situation et surtout, que s'il pouvait se montrer encore plus "important", il le ferait ? Rougi, les mots les plus simples seraient certainement les meilleurs :

"- Faites de moi quelqu'un d'encore plus important."

[je suis désolé du retard, désolé que ma maladie me fasse faire des rps aussi nuls à chier, promis je ferais mieux la prochaine fois ^^]


Au début il avait eu l’intention de l’amener à lui en prenant tout son temps. Juste lui montrer un peu plus d’attention, faire en sorte qu’il reste au manoir avec lui quelques jours. C’était aussi simple que ça, si Ardhgal n’était pas un impatient né. Et ça, jamais il ne le lui dira. A son arrivée, Trihesh avait exprimé le besoin d’un toit pour passer l’orage, la pluie, la fatigue. A aucun moment le Maitre des Métamorphes avait entendu qu’il désirait rester plus que cela.

Dans ces conditions, il était devenu important qu’il sache les intentions, peu avouables mais non dites d’Ardhgal. L’amener dans sa démarche ne lui avait pas parue très difficile, le jeune corbeau souhaitait ne plus être seul, avoir quelqu’un qui pourrait l’aider, l’appréciait. S’il savait qu’il avait touché cet aigle souverain, au point de tout faire pour le garder.
Tout de Trihesh lui plaisait bien sur, son innocence, et une sorte de fragilité. Il aurait peu plaire à n’importe qui dans cette entourage un peu spécial. Par cette perspective, pas question de le laisser filer entre ses doigts, l’aigle royal garderait sa nouvelle proie rien que pour son contentement.

Ensuite, il l’avait embrassé légèrement. Trihesh devait avoir une première fois, il aimait être celui qui lui montrait le chemin, le Maitre est ainsi, toujours. Maintenant, ce jeune être avait les yeux rivés sur les siens. Son visage avait les stigmates du trouble, autant que ces pupilles voilées. Mettre les jeunes en émoi était d’une grande satisfaction pour cet aigle. Trihesh ne dérogeait pas à cette règle.

"- Je... je n'ai pas peur, Maître. Si les choses sont bien comme ça pour vous, pour moi aussi, et... Faites de moi quelqu'un d'encore plus important."

Voilà, le bute du maitre fut atteint. Une main sur le visage de jeune corbeau, Ardhgal le dévisagea avec une attention non dissimulée et bien particulière. Son regard respirait l’envi, le désir. C’était si fascinant de disposer d’un être, surtout celui-ci, qu’il pouvait le posséder dans la minute qui suivait.

-Soit certain que c’est bien ce que j’ai l’intention de faire de toi. A commencer par l’importance que tu auras pour moi. J’espère que tu y es préparé, mais nous avons tout notre temps pour cela.

Dans ces moments ou plus rien ne pouvait le faire revenir en arrière, Ardhgal prenait un malin plaisir à mettre le jeune Trihesh sur le fait.
Il le lâcha brusquement et alla vers le premier fauteuil à sa portée. Lentement, il s’assit sur celui-ci, ne quittant pas des yeux le volatile noir planté devant lui. Bien des solutions s’offraient à lui, comme l’inciter à être plus sûr de lui, parler sans avoir peur ou redouter qui que se soit, être moins réservé. Hors de question qu’il le fût avec son maitre, cela va de soi, aucune modération, ni de retenue. Ardhgal n’en aurait pas une once.
Trihesh avait même fait un peu d’humour quand il est apparue au manoir, c’est ainsi qu’il le voulait par moment, de manière très détendue. Serait-ce lui-même qui l’insinuait dans cette retenue. Peut être, alors qu’il en soit autrement.

-Soit naturel, même avec moi. Je corrigerais tes manières quand tu es en présence des autres de ce manoir. Mais reste toi, je te préfère ainsi.

Il fit une courte pause, leva la main vers son jeune Trihesh.

-Que désires-tu faire à présent. Désires-tu que je t’apprenne, ou veux-tu savoir une chose qui te fait défaut.

[c'est pas du tout nul à chier ! bâtard sur les bords mais ça c'est Ardhgal XD j'espère que tu vas vite te remettre ! tu as mon soutien >w< mwa j'fais un post caca qui fait rien avancer...]

Enivré de ses propres paroles, puis de celles de son Maître qui lui promettait un avenir d'une importance sans pareil, Trihesh fut transporté par le regard soutenu et désireux de l'Aigle. Son coeur battait à n'en plus pouvoir, il avait l'impression que la Terre pouvait s'écrouler sous ses pieds, il continuerait à flotter dans cette atmosphère si particulière. Il pouvait sentir au fond des pupilles d'Ardhgal qu'il y avait quelque chose de correctement caressé, comme une satisfaction intense. Le jeune corbeau en éprouvait un sentiment encore plus fort... oui, être le plus important aux yeux du Maître... c'était bon...

C'était sans compter le détachement soudain, et quelque part, violent, de ce dernier. Que se passait-il ? Trihesh avait-il fait une faute ? Inquiet, il suivit l'Aigle du regard. Il eut envie de le suivre mais se retint. Puis...

"- Sois naturel... Reste toi, je te préfère ainsi..."

Trihesh fut touché par cette preuve... d'affection ? Était-ce donc cela qui l'avait forcé à se détacher de lui ? Il n'aurait pas pensé que sa tension pouvait tant se ressentir... mais il était difficile de rester lui-même dans un milieu aussi différent de celui qu'il avait toujours connu. Il se sentait obligé de bien se tenir, de ne pas trop parler et surtout, de ne pas bouger avec trop d'enthousiasme. Le corbeau avait ressenti beaucoup d'angoisse au restaurant et au magasin, tant et si bien, il se l'avouait, qu'il n'en avait pas fait de bons moments... Ardhgal désirait donc en passer avec lui, le plus naturellement du monde ? Trihesh en fut quelque part soulagé, mais il restait convaincu que son naturel était épuisant pour les autres. En somme, s'il ne se retenait pas, il n'était qu'un petit oisillon hystérique.

"- Que désires-tu faire à présent ? Désires-tu que je t'apprenne, ou veux-tu savoir une chose qui te fait défaut ?"

Le jeune corbeau avait peur de comprendre la dernière possibilité. Une chose qui lui faisait défaut ? Bien sûr, il voulait à tout prix être parfait auprès de son Maître, mais étrangement cette phrase lui rappela d'anciens moments de son existence... pas vraiment agréables.

"- Une chose qui me fait défaut ? répéta t-il la gorge un peu sèche. Qu'est-ce que vous entendez-vous par-là ?"

[J'espère que tu ne m'en voudras pas ^^]


Voilà ce qu’il ne voulait pas de lui, une statue figée. Il n’osait pas, n’allait pas de l’avant. Si lui avait une parole autre que de la gentillesse, Trihesh ne savait plus quoi faire. Ardhgal aurait aimé le voir être furibond, qu’il s’offusque de ces manières. Tantôt aimable, soudain distant, c’était sa façon d’être, Trihesh devait le savoir maintenant avant qu’il ne sache plus ou donner de la tête. Bien sur qu’il voulait tout de lui, qu’il le garderait près de lui, mais Ardhgal avait ses humeurs et pas toujours très plaisantes. Aujourd’hui c’était la première leçon, celle ou il devait connaitre un peu mieux son mentor. Si le visage de son jeune volatile, qui avait les stigmates de la déception, de l’incompréhension, le maitre en fut fort troublé. Cependant il ne voudrait jamais l’avouer. Il continuerait dans ce même chemin. Il aurait sans doute du dire que c’était juste un jeu pour lui enseigner la meilleure attitude à tenir, seulement se serait trop facile. Trihesh n’aurait pas eu cette expression sur le visage, ni ces questions qui vinrent accentuer ce qu’il pensait.

-Oui ce qui te fait défaut. Regarde-toi, tu parais si perdu, tu ne sais pas ce que tu dois faire, ou dire. Tu as des défauts, certes, mais lesquels ? Toi seul a la réponse.

Bien qu’il ne tenait pas à lui faire su mal, il était bien obligé de passer par là. En admettant cela, il pourrait se pousser plus loin, jusqu’à l’extrême.
Ardhgal soupira, puis se leva brusquement. Tel un aigle sur sa proie, il s’avança vers le jeune être. Il paraissait soucieux, comme s’il cherchait ses mots, cela ne servait à rien de le brusquer plus que de raison, mais … Arrivé devant lui, il le toisa de sa hauteur, le fixa un instant, puis parla enfin.

-Mon jeune ami, il y a des choses que nous devons éliminer de ta personnalité, tout en gardant le meilleur, et t’en donner d’autres. Dis-moi tes défauts et tes qualités, nous ferons le reste au fur et à mesure du temps.

Puis sans autre forme, il l’enlaça avec fermeté et embrassa ses lèvres. D’abord possessif, le baiser devait fougueux comme il les aimait. Ardhgal était un ardent, aucunes braises en lui ne pouvaient s’éteindre, sauf peut être la mort. Il profitait toujours des circonstances opportunes comme si c’était la dernière fois, bien qu’il sache de source sur, que ce ne serait pas le moment avant bien longtemps.
Il le libéra enfin et avec un sourire pour le moins sarcastique, mais chaleureux, il prit la parole.

-La passion … Une des qualités premières dont je veux te faire profiter. Soit certain que se ne sera pas la dernière. Plusieurs de ces mêmes qualités font parties de mon existence. J’espère que tu aimeras …

[je pensais faire un post de merde mais j'en suis finalement très fière !]


"- Regarde-toi, tu parais si perdu."

Objectivement, c'était bien vrai. Trihesh ne pouvait pas se leurrer, il ne savait que faire et que penser. Il avait des envies qu'il ne jugeait pas avouables, il préférait donc les cacher sous de la politesse. De la censure. Être naturel ne paraissait pas une bonne idée à ses yeux. Il l'avait été au tout début de sa rencontre avec Ardhgal et avait très vite mesuré l'écart qui les séparait ; il s'agissait d'une galaxie entière ! Il s'était donc dit que se retenir serait mieux s'il ne souhaitait pas attiser le mépris du Maître, un être si beau et si noble. Le fait que ce dernier le désire naturel le troublait. S'il connaissait le naturel de Trihesh, l'Aigle n'en voudrait très certainement pas. Cependant... il avait été plutôt explicite quant à ce sujet. Le corbeau ne savait pas quoi dire.

Il laissa le bel homme venir à lui d'un mouvement vif. Il leva des yeux soucieux vers lui... qui lui fit alors une proposition bien surprenante. Supprimer des aspects de sa personnalité ? Alors qu'il le désirait naturel ? Quelque chose n'allait soudainement pas, Trihesh s'apprêta à rétorquer quelque chose mais l'Aigle l'en empêcha d'un baiser profond.

Sa tête tourna. Un vertige de bien-être s'emparait de lui alors que le baiser qu'il échangeait avec Ardhgal se faisait plus intense. Trihesh put sentir la chaleur du corps près du sien, comme un feu brûlant. Il aimait ça. Cette chaleur, ce désir... le délice qu'éprouvait le Maître à l'embrasser le rendait fou et tapait dans le mille, pile-poil là où le corbeau était le plus flatté. Il ne fit presque pas attention à ce qu'il lui dit alors que ce contact physique si passionné prenait fin.

D'un coup, il se souvint :

"- Non !"

Il serra dans ses poings les vêtements d'Ardhgal, en espérant que celui-ci lui pardonnerait ce geste.

"- Je veux pas changer ! Si vous voulez éliminer des choses de moi, ça veut dire que je serais plus le même, et j'aime bien ce que je suis..."

Il était maladroit dans ses paroles, mais ressentait l'urgent besoin de le dire.

"- Je serais pas naturel si on supprime des choses en moi, pas vrai ? J'ai des défauts, mais ils sont bien aussi non ? Moi je veux bien faire des efforts pour être mieux, mais supprimer je veux pas...!"

C'était dit. Quelque part, Trihesh ne pouvait s'empêcher que cette histoire de suppression n'était qu'un jeu pour Ardhgal, un moyen qu'il avait trouvé pour l'obliger à se rebeller un peu. Si tel était le cas, il avait gagné ; le jeune corbeau redoutait la suppression... "supprimer" était un mot qui le hantait depuis une certaine nuit où des gens l'avaient chassé sans qu'il ne comprenne pourquoi, ils parlaient sans cesse de "le supprimer". Trihesh avait conscience de ses défauts mais avait appris à vivre avec, Anith lui avait toujours dit que les petits défauts faisaient les grandes qualités.

"- Si je suis comme ça et que ça vous plait pas, alors je vais changer... je pensais juste qu'en faisant un peu semblant d'être comme vous, vous m'... vous m'aimeriez plus..."

Il sentit le rouge lui monter aux joues.

"- Mais c'est dur... on est pas pareils mais je veux pas vous quitter parce que je suis différent... si je suis naturel vous allez pas aimer, et moi je veux pas, je veux être quelqu'un de bien et je veux être avec vous... comme ça j'aime bien..."

"Comme ça" signifiait être dans les bras du Maître. Pour appuyer ses dires, le jeune corbeau se rapprocha, en posant ses mains sur le torse de l'homme, en se serrant contre lui. Il ferma les yeux et inspira. C'était agréable. Il avait encore envie de parler, et surtout, encore envie d'être contre Ardhgal. Encore plus près...

D’abord Ardhgal le regarda avec suspicion. Que signifiait ce NON ? Jamais auparavant on ne lui avait tenu un tel propos, surtout après un baiser, ou que quelqu’un n’aimerait pas cette qualité chez lui. Ce dont il était très fier naturellement.
Les poings de Trihesh virent s’abattirent sur son torse. Pas comme une frappe, juste poser comme pour un rejet. Cette fois Ardhgal le prit de haut. Ses sourcils se froncèrent en regardant le jeune corbeau. Même s’il refusait son approche, sa réaction paraissait un peu exagérée pour l’Aigle Royal.

"- Je veux pas changer ! Si vous voulez éliminer des choses de moi, ça veut dire que je serais plus le même, et j'aime bien ce que je suis..."

Ainsi c’était donc cela. Du coup l’expression du maitre changea du tout au tout. Un sourire narquois éclaira faiblement son visage.
Trihesh prenait enfin le taureau par les cornes. Il savait qu’il y avait un feu en lui, il fallait juste l’étincelle pour la raviver. Il espérait cela de son Kiel. L’Aigle ne pouvait se permettre d’avoir quelqu’un à son service qui ne possédait aucun caractère, à commencer par penser par lui-même. De plus il voulait ce métamorphe de façon plus intime, et il devra également avoir cette prédisposition là pour satisfaire son maitre. Rien qu’à cette pensée, Ardhgal sourit intérieurement. Enfin de compte Trihesh paraissait avoir toutes ces qualités.

"- Si je suis comme ça et que ça vous plait pas, alors je vais changer... je pensais juste qu'en faisant un peu semblant d'être comme vous, vous m'... vous m'aimeriez plus..."

Jamais il lui a dit, à quelque moment que ce soit, une chose aussi aberrante. Justement c’est bien lui qui disait qu’il voulait qu’il reste auprès de lui, qu’il serait son Kiel, qu’il lui donnerait une belle vie. Tsss, Trihesh était décidément très émotif et très mignon à rosir ainsi, se serait dommage de le laisser se morfondre avec ces doutes. Ardhgal décida qu’il était bien temps de le libérer. Il se sentait l’âme d’un démon dans cette position indélicate de faiseur d’incertitudes. Mais c’est avant tout qu’il devienne plus fort, c’était là la différence.
Cela attendrait tout de même un peu, car l’Aigle Royal s’étonnait à cet instant. Son jeune Kiel lui faisait la surprise d’aller de l’avant. Il le vit s’approcher, puis venir contre lui, les mains posées sur son torse.

*Trihesh … Petit séducteur …*

Pourquoi diable devait-il être prudent quand sa proie venait ainsi l’aguicher ? Non ! Pas quand on a un jeune Corbeau séduisant prêtant vouloir rester près de vous, et qui le dit en venant se sceller à vous.
Son plaisir devra se mettre en veille, Trihesh passera en premier cette fois. Ardhgal plaça ses mains sur la taille du jeune volatile puis le serra un peu plus contre lui. Il lui prouvait ainsi qu’il n’était aucunement désintéresser par lui, et qu’il était hors de question de le voir partir.

-A aucun moment, je ne t’ai dit que je n’aimais pas ta nature, puisque je veux que tu sois près de moi. J’aime ton caractère, mais je voulais savoir ce que tu allais faire ou dire si quelqu’un, ou même moi décidait de te changer. Maintenant je suis fixé et je te connais d’avantage, c’est le principal. Je suis navré d’avoir eu recours à ce genre de méthode.

D’un doigt il lui leva le menton et vint l’embrasser avec tendresse. Trihesh s’y ferait, comme il va se faire à lui et ses manières peu orthodoxes. Lui aussi devait apprendre à aimer le caractère peu simple de son maitre.
Ardhgal se redressa et regarda son, Kiel d’un air assez étrange, pour qui le connait.

-Tu es à moi Trihesh et ne songe pas un seul instant à vouloir partir …

L’esprit d’Ardhgal commençait sérieusement à s’échauffer. La cause étant Trihesh lui-même. Comment ne pas l’être quand il prononçait de telles paroles ou avait une attitude si sensuelle envers lui ? Cela l’enchantait grandement, il changeait véritablement grâce, certainement, à sa présence à ces cotés. Mais à sa plus grande joie, Trihesh serait sien avant l’heure. Bien qu’il lui ait promis d’être patient, le Maitre des Métamorphes n’était plus sûr de rien.

L’ampleur de la difficulté venait essentiellement de Trihesh, Ardhgal sentait que cette solution fût très valable. Après tout, ce jeune corps appelait le sien avec force et il était loin d’être sourd. Le pire c’était qu’il le réclamait lui-même. Mais qu’avait –il fait de ce délicieux corbeau ?
Rien ou presque. Le Maitre n’avait que fait ressortir ce qu’il avait au fond de lui. En bon Maitre qui se respect, il avait promis de l’aider, de lui apprendrait certaines choses et en quelque sorte il avait très bien réussi. En fait, Trihesh n’avait pas besoin de lui pour cela, celui-ci n’avait besoin que d’un petit coup de pouce.

Un sourire malicieux se dessina sur les lèvres du grand brun. Maintenant, il n’avait plus qu’à cueillir ce jeune fruit juteux. Un délice pour les papilles quand sa langue irait goutter cette peau si douce. Une grande main se glissa sur les fesses rebondies à souhait de cette beauté noire, puis les pressa un peu. Le souffle d’Ardhgal effleura le cou de Trihesh, sans pour autant le toucher.

-La chaleur de mon corps peut être encore plus intense. Je vais me permettre de te le prouver. Une leçon de plus à ton actif.

Sans un autre mot, il porta Trihesh dans ses bras jusqu’à sa luxueuse chambre. Là, il déposa le jeune volatile sur son lit, et en profita pour l’allonger. Ardhgal le regarda un instant avant de commencer à se dévêtir lentement, prenant soin de les plier pour ne pas les froisser. Le Maitre se retrouva torse nu, mais garda tout de même son pantalon. Ne pas l’effrayer était l’adage de ce brun impétueux. Ces muscles se dessinèrent à la faible lueur de jour qui commençait à décliner. Il était beau, viril au premier coup d’œil, jamais on ne lui avait refusé quoi que se soit. Et certainement pas maintenant, il était bien trop tard pour revenir en arrière.

Il revint vers le lit ou Trihesh y trônait avec une sensualité qu’il ne soupçonnait même pas. Ardhgal se plaça au dessus de lui, en l’enjambant. Plus question pour son futur amant de prendre la poudre d’escampette. Sa main toucha la chemise du jeune animal, puis il commença à en défaire les boutons. Au fur et à mesure que la peau blanche de Trihesh se découvrait à son regard, sa bouche la parsema de baisers appuyés, jusqu’à l’apparition totale de celle-ci. Ardhgal se redressa un peu puis.

-Nous allons pouvoir passer aux prémisses de cette leçon … L’éveil des corps …

[Désolé pour ce retard, mais trop de boulot en ce moment ]

Dans la chambre du maitre des Métamorphes, sur le grand lit à baldaquin, deux êtres de cette race commençaient une belle joute, un corps à corps initiatique. Le maitre en question fut très surpris de voir que son futur amant, pourtant novice semble-t-il, se donnait à lui sans peur. Chacun pouvait voir cette première fois comme une grande douleur, une peur aussi, celle qui fait douter de soit. Mais pas Trihesh, lui faisait-il confiance au point de mettre le mal en seconde place ?

Pour le moment il fallait bien avouer qu’il n’y aurait pas de douleur, juste touché des doigts, des lèvres. Parsemer cette peau nacrée, douce était une grande joie pour Ardhgal. Il avait l’habitude d’avoir de jeunes hommes près de lui, ou plutôt dans son lit, depuis qu’il avait perdu une partie de son patrimoine, à cause de cet oncle infâme, il voyageait, prenant occasionnellement le temps de faire des rencontres d’un soir. Ce n’est pas qu’il en avait plus envi, c’est juste qu’il était devenu de plus en plus difficile sur ces choix. Cette fois avec ce jeune corbeau il avait l’impression que sa vie d’avant ne serait plus qu’un souvenir. Mais n’allons pas trop vite en besogne, Trihesh et lui venaient pas peine de se rencontrer, il faudrait un peu plus de temps pour s’apprivoiser.
Ardhgal vint embrasser ce cou qu’il lui était offert. Il ne se priva point de le marquer comme pour signifier qu’il était sa possession. Ses mains continuaient de le couvrir impunément de son impatience. Il sentait que le jeune Trihesh posait ses mains sur lui, elles étaient à peine perceptibles, surement du à l’inconnu. Le maitre aimait beaucoup qu’il toucha sa longue chevelure, c’est un geste délicieux dans un moment sensuel. Un frisson parcourra son échine, il ne s’en lassait pas de ce attitude, peut être était-il un fétichiste des cheveux qui s’ignore ?

Ses doigts jouaient avec ses petits tétons, tantôt caressant, tantôt pinçant légèrement pour le faire réagir. Puis il les laissa là, abandonnant toute attention. Ces mains descendirent plus bas, vers le pantalon du petit corbeau. Ardhgal pouvait être calme comme impatient en l’espace de quelques secondes. Et c’est bien ce qu’il était en train de se passer. Il défit les boutons de son pantalon et infiltra sa main à l’intérieur. il sentit tout de suite de son amant n’était pas indifférent à sa manière de l’instruire au corps à corps. La tête encore caché dans le cou de Trihesh, Ardhgal sourit, très heureux de l’effet qu’il procurait. Cela ne fit qu’attiser la bouillante passion qu’il avait de lui.

Sa main poursuivit son exploration et entra dans le petit slip de son amant. Le grand Métamorphe prit le sexe entre ses doigts et commença un léger va-et-vient sur toute la longueur. Il prit cette fois son temps pour ne pas le brusquer, ce n’était pas le moment de lui faire peur car il ne pourrait plus s’arrêter en si bon chemin. Il le regarda pour apercevoir sa réaction, il avait le sourire aux lèvres un peu plus tôt et il espérait qu’il persisterait.

-Trihesh ? Comment te sens-tu ? Veux-tu que j’arrête ? Bien que je ne le souhaite pas moi-même, mais si c’est trop tôt pour toi dit le moi. Tu auras certainement mal à un moment, mais je ferais bien attention.

Après cela, Ardhgal embrassa les lèvres de son jeune Kiel. Bien que le baiser fut tendre, il était aussi impérieux, possessif. Le maitre des Métamorphes refusait qu’il stoppe tout, là, de suite. Tout en l’étreignant il conservait cette même lenteur sur la partie intime de Trihesh. Le maitre savait que son jeune volatile ne pourrait pas dire non dans une circonstance pareille.

Le corps d'Ardhgal s'abaissa vers le sien, sa tête virant directement dans le cou du corbeau. Celui-ci soupira au contact des lèvres sur sa nuque, agréable sensation. Il ne cessa pas ses caresses, peu désireux de perdre la douceur des cheveux entre ses doigts. Qu'un homme puisse avoir une chevelure aussi fine et soyeuse le subjuguait.

Et sur son torse, les sensations se décuplaient. Sous les phalanges du Maître naissait une excitation nouvelle. Jamais Trihesh n'aurait songé que cette partie de lui puisse lui procurer autant ; Ardhgal semblait s'en délecter également. Sa voix partait seule, il ne cherchait pas à la retenir. Il ne savait pas exactement ce qui arrivait mais il était sûr d'une chose, c'était agréable et ce grâce à son Maître. Quand ce dernier caressa son ventre, un frisson le parcourut, redessinant les traits de son échine. Puis la main glissa jusqu'à son membre, sous son pantalon.

"- Ah...!"

Il n'avait pu résister. Soudainement un peu honteux, Trihesh rougit beaucoup plus intensément, saisissant puissamment la chevelure entre ses doigts. Le ressenti sur son sexe libérait en lui une excitation certaine, il put constater que tout son corps frissonnait, que son coeur avait changé de cadence. Il bougea légèrement ses hanches, s'habituant à peine, lorsque Ardhgal attrapa directement le sexe dans sa paume. Une grande vague s'empara de lui, l'obligeant à fermer les yeux et à respirer très fort, échappant sa voix par moment.

La caresse sur cette intimité de lui était si étrange, particulièrement grisante. Impossible de rester immobile, la croupe ondulait faiblement et ses mains parcouraient à nouveau la nuque et les épaules de l'Aigle Royal. Trihesh ouvrit les yeux pour constater que celui-ci le regardait, une flamme très nettement visible dans ses rétines. Il lui parla, d'une voix suave, lui demandant comment il se portait, avant de l'embrasser.

"- Je... je vais bien, c'est bizarre, c'est... votre main, c'est bien..."

Il déglutit, détournant un peu sa tête vers la droite. Ardhgal lui annonçait qu'il aurait mal, le jeune corbeau ne pouvait pas le croire. Il ne comprenait pas réellement ce qu'impliquait ce qu'ils étaient en train de faire mais tout lui donnait envie de continuer. Il aimait être touché à ces endroits incongrus, le Maître faisait attention, comment cela pouvait-il être douloureux ? Il le lui fit savoir, excité par le mouvement incessant sur son sexe qui se durcissait en parallèle avec ce même geste.

Jamais il ne se lasserait d’entendre des gémissements de plaisir. Ceux-ci lui faisaient encore plus d’effet puisqu’il s’agissait de son petit corbeau. Pourtant Ardhgal se disait constamment qu’il ne se laisserait pas prendre au piège des cœurs en émoi. Aujourd’hui, il n’était plus sur de rien, tout cela par la venue du jeune Trihesh. Ce maitre n’aimait pas que l’on dérange ces habitudes, mais il va devoir se faire une raison et l’accepter, Trihesh allait bouleverser sa vie. A lui de ne pas faire que ça aille trop vite.

Il se concentra d’avantage sur ce beau volatile qui lui tendait les bras. Sa main poursuivait ces douces attentions sur le membre, à présent, durcit à l’extrême de Trihesh. Les nouvelles sensations qu’il lui apportait lui faisaient apparemment beaucoup d’effet et de bien. Qu’il se rassure, ce n’était que les prémisses de ce qu’il l’attendait. Comme c’était sa première fois, Le grand Métamorphe prendrait tout son temps pour qu’il connaisse le plaisir, et la jouissance.

Ses lèvres parcouraient le cou du plus jeune, et descendirent plus bas sur sa poitrine. Là, il s’attaqua à un petit bout de chair qui ne demandait que des attentes. Ardhgal ne s’en priva pas, le torturant agréablement de sa bouche. Sa langue le caressa, en refit le contour, pour venir le sucer, le mordiller ensuite. Qu’il était bon de s’occuper ainsi du plaisir d’un jeune amant, entendre les plaintes sensuelles qu’il pouvait émettre. Il ferait tout pour écouter sa voix qui ne ferait que de solliciter plus, encore plus.
Cependant, Ardhgal devait lui montrer ce que serait la suite, celle qui le ferait sans doute souffrir, ou le mettre mal à l’aise. Alors il délaissa quelques minutes son sexe, pour titiller l’entrée de son intimité. D’un doigt il commença par le caresser, l’humidifier un peu aussi. Ces doigts étant, un t’en soit peu, mouillé par le membre gonflé de son jeune volatile. Son majeur entama une succession d’aller et venue sur cette partie intime pour le détendre un peu, puis il entreprit de faire certaines intrusions à l’intérieur. Tout en effectuant ces petits mouvements, il continuait, de sa bouche, à le cajoler davantage.

Par contre, il devait bien se l’avouer, lui aussi était mal, dans son pantalon. Il avait très envi de lui, le carcan qui se pressait sur son propre membre turgescent lui faisait un peu mal. Alors il tenta de se libérer. De son autre main, il réussit à atteindre la fermeture éclair de son pantalon et l’ouvrit. Un soupire s’échappa de sa bouche pour cette libération momentanée. Ses lèvres repartirent à la conquête de cette peau blanche, embrassèrent le ventre de Trihesh, lécha son nombril de sa langue en entrant à l’intérieur. Tout était fait pour que son corbeau noir se sente bien, le maitre lui, le désirait que plus. D’ailleurs, les mouvements du bassin de Trihesh avaient un effet aphrodisiaque sur lui, ces hanches l’accompagnaient, parfaitement synchrone avec ses caresses, il ne savait pas s’il allait tenir jusqu’au bout à ce rythme. Le doigt du Métamorphe entra maintenant régulièrement et plus profondément à l’intérieur de l’intimité de Trihesh. Il décida d’aller plus loin, un autre rejoignit le premier dans une même impulsion. Le visage d’Ardhgal rejoignit celui de son amant, le parsemant de différents baisers, tantôt légers, puis plus possessifs, comme s’il voulait le marquer de son sceaux. Le murmure de sa voix atteignit l’oreille de Trihesh, il désirait savoir ce qu’il en était de lui, qu’il sache le fond de sa pensée, même si s’était difficile pour lui en un tel moment.

-Dis- moi Trihesh … Tu aimes ? Pardonne-moi, mais je ne crois pas que je tiendrais longtemps. J’ai très envi de toi …

Ainsi dis, Ardhgal abandonna le corps de Trihesh, pour un court instant. Il se redressa et entreprit de retirer le reste de ses vêtements qu’il retira avec empressement, les jetant pèle-mêle sur le sol. Puis il retourna vers lui, cependant il ne le toucha point. Son regard s’émerveilla devant la beauté de son corps, mais il trouvait que cela n’était pas suffisant. Bien trop de vêtement encombraient cette vision, il était tant d’y remédier. De son propre chef, il commença à le dévêtir aussi, essayant de ne pas percuter sa peau, Ardhgal pouvait être d’un sadisme parfois. S’en doute voulait-il qu’il l’implore ? Une fois tous les néfastes habits ôtés, il jugea de nouveau le sublime corps qui s’offrait à lui. Parfait, merveilleux, et Ardhgal en avait d’autres synonymes pour désigner Trihesh.

A genoux, les mains placées sur chaque coté des épaules de son jeune amant il ne fit plus aucun mouvement. Leurs corps ne s’unissaient pas, les gestes de plaisir avaient cessés. Ardhgal ne faisait que d’admirer son faciès et attendait. A le voir ainsi on pourrait se demander pourquoi cette attente au lieu de prendre la virginité qu’on le donnait volontiers.
Tout simplement il attendait que son amant l’autorise à aller plus loin.

-Que veux-tu Trihesh … Demande-moi et j’obéirais …

La patience dont il faisait preuve en ce moment était à marquer dans les anales. Combien de temps allait-il pouvoir tenir ? C’était la question que l’on ne devait certainement pas lui poser. Bien que se soit aussi de sa faute. Ardhgal ne pouvait pas aller trop vite pour cette première fois. Il donnait à Trihesh le soin d’oser se mettre en avant. Façon de parler, ce sont surtout ces gestes envers lui qu’il devait lui montrer. A-t-il seulement vu juste dans la manière de procéder ? Là, c’était au jeune corbeau de lui donner la réponse.

Ce mignon petit volatile lui avait donné matière à réflexion, dans sa façon d’être. Son doux visage rougit de désir, ces petits gémissements de plaisir satisfaisaient pleinement le maitre. C’est pourquoi il se donnait à ces mains innocentes. Trihesh savait l’émouvoir ainsi que de l’étonner, sans vraiment en avoir conscience. Il ne doutait plus que son jeune Kiel avait quelques possibilités bien cachées de lui-même. Maintenant c'est à lui de lui montrer le chemin, en s'offrant de cette façon, il était impatient de voir comment il réagirait à cela.

"-Quand vous me touchez, c'est bien. Mais, est-ce que c'est bien aussi quand c'est moi qui touche?"

En entendant cela, le maitre des Métamorphes ne put retenir un sourire. Que croyait son petit corbeau? Qu'il ne ressentait rien pour celui qui lui faisait face? Qu'il ne lui procurait aucun effet? C'était tout à fait le contraire. S'il savait à quel point il était impatient de le faire sien. S'il ne se retenait pas il le prendrait sur le champ pour satisfaire le désir qu'il avait de lui. Quitte à le faire souffrir, il assouvirait l'amour qu'il éprouvait pour Trihesh. Pourtant ce n'était pas son but, donner de la souffrance à son petit Kiel au lieu de l'amour, le ravissement, la jouissance, c'était hors de question. Le plaisir des sens, rien de tel pour commencer une relation intime et en terminer avec l'innocence.
Trihesh était maintenant en âge de passer de l'adolescence à l'adulte, seulement avec le temps. Ardhgal ne tenait pas à ce que cela se fasse trop vite non plus. Il aimait beaucoup son air mutin et infiniment candide, il était si délicieusement ingénu, qu'il n'était pas prêt à le laisser grandir, le garder ainsi encore un peu. Sauf qu'il n'y avait pas de mal à user de son jeune corps de ses attentions. Se sentait-il un pervers utilisant les jeunes garçons pour se satisfaire? Peut être, peut être pas du tout, car il n'avait pas envie de "ces jeunes garçons" mais de Trihesh et lui seul, ce qui aux yeux de l'aigle royal n'était pas pareil.

La main de son petit Métamorphe se pose timidement sur son sexe érigé par les bienfaits de ce moment. Puis ces doigts l'entourèrent lentement, glissèrent sur sa longueur, incertain du bon geste à effectuer. Mais Ardhgal ne dit mot, sentant que le moment était mal choisi pour lui faire des remontrances. Certes, il avait le mouvement un peu lent, c'était la preuve de la chasteté de son volatile, quoi de plus normal, et le maitre se devait de parfaire son éducation. Quelle noble cause que voilà.

Déposant un baiser que les lèvres de son jeune amant, Ardhgal plaça sa main sur la petite aventureuse de Trihesh. Il l'aida un peu en lui indiquant le bon déplacement à entreprendre. Ensemble ils refirent la même impulsion, le même élan, obligeant ainsi à fermer les yeux pour ressentir les bienfaits. Peut être que pour le maitre se n'était pas suffisant, pas satisfaisant quand son jeune Kiel était abandonné à lui-même. Alors sans plus attendre, il se mit sur le corps de Trihesh et s'empara de son membre roide en prenant par la même, le sien. Main dans la main, sexe contre sexe, Ardhgal refit les mêmes mouvements avec, cette fois, un peu plus d'intensité. Le va et vient devint plus rapide quand la félicité vint aux portes de la jouissance. Les reins en feu, les frissons de désir se firent bien plus connaître. Il se demandait si le jeune Trihesh pouvait ressentir cela aussi.

-Comment te sens-tu maintenant mon ange? Je crois que je ne pourrais pas résister un instant de plus. Laisse-toi aller aussi, rejoins-moi dans la sensualité … Lui dit-il au creux de son oreille.

Le geste prit de la vitesse, la main du maitre se crispa sur celle de Trihesh et sur leurs membres déjà si humides. Du gémissement s'ensuivit un râle rauque de la part de l'aigle. Ses doigts pressèrent le haut de leurs glands à chaque montée. Sentant le temps de la petite mort, Ardhgal ne pouvait plus tromper son monde, le plaisir allait tout balayer sur son passage. Il porta sa tête dans le cou de son amant, tout en assouvissant sa jouissance, ainsi que celle du jeune Trihesh. Se redressant un peu, il vit sa main et celle de son amant couvertes de leurs semences. Ainsi son petit corbeau avait su subir le plaisir des corps. S'il savait que tout ceci n'était qu'un début. Ce qui est à venir sera encore plus plaisant, leur rapprochement ne sera d'autant plus certain.
D'une voix encore pleine de contentement, extase pour ce moment béni, Ardhgal s'adressa à son jeune Kiel.

-Dis-moi mon jeune oisillon, as-tu sentit cette osmose qui était notre à cet instant. Cette euphorie de mille étoiles de nos corps en fusion libérant leurs laves de passion? Tu crois avoir atteint toute félicité mais il n'en est rien. Je vais t'apporter cela et tout de suite, tu es fin prêt.

(désolée du retard <__<)

Trihesh avait conscience de l'innocence de ses gestes, c'était avec déception qu'il s'avoua que le plaisir de son Maître ne serait pas aussi grand que le sien. La grande main d'Ardhgal sur la sienne ne fit qu'approfondir sa déconvenue, cependant, ainsi, il apprendrait comment agir au mieux pour assurer ses bienfaits une fois prochaine... s'il y en aurait une. Le geste qui suivit procura une nouvelle sensation au jeune corbeau.

Son sexe collé à celui de l'Aigle, il ressentit une nouvelle vague d'excitation. Deux tailles, deux longueurs différentes, et pourtant le même état. Des soupirs s'échappèrent de la gorge serrée de Trihesh. Qui se changèrent bientôt en gémissements... le mouvement prodigué sur son appareil génital, pressé contre celui de son Maître, était vraiment excitant. Il ne put donner de réponse lorsque Ardhgal lui posa sa question, son souffle étant bien trop court. Dans sa paume coulissaient leurs deux membres, et à l'intérieur du sien, quelque chose de singulier commençait à se faire sentir. À mesure que les gestes de l'Aigle s'accéléraient et s'intensifiaient, Trihesh croyait perdre la raison.

Il ferma les yeux, incapable de retenir sa voix. Le corps sublime au-dessus de lui ne perdait rien de sa prestance, au contraire même... sans rien y voir, les sensations reçues n'en étaient que plus grisantes. Bientôt, tout ne fut plus que plaisir intense et le jeune corbeau crut que son coeur allait lâcher. Ardhgal vint contre lui alors que dans leurs mains jointes sur leurs sexes, un plaisir au-delà des mots s'emparait d'eux. De sa main libre, le corbeau attrapa l'épaule de son Maître et la serra très fort.

Puis la sensation s'affaissa, après l'avoir fait littéralement volé dans la pièce. Essoufflé, Trihesh resta immobile alors que son corps tressaillait encore. Venait-il de mourir ? La présence d'Ardhgal près de lui, chaude, était rassurante. Ses paroles, entrecoupée par son manque d'air, l'étaient également, bien que teintée d'une certaine exaltation. L'osmose, disait-il ? Lorsqu'il put formuler une phrase, Trihesh lui répondit en rouvrant doucement les yeux :

"- J'ai... j'ai senti quelque chose de très fort, j'ai cru que j'allais mourir, mais c'était agréable."

Il adressa un regard heureux à son Maître, puis ses yeux s'abaissèrent vers leurs deux sexes. Un liquide blanc et presque crémeux s'était étalé sur eux et recouvrait leurs mains. Sa vieille mère humaine, Anith, lui avait déjà parlé de cela... elle lui avait dit que lorsque deux êtres partageaient ensemble un bonheur très puissant, la neige tombait de leurs corps. Ardhgal et lui venaient donc de franchir une grande étape, le jeune corbeau voyait les choses ainsi. Et l'Aigle lui promettait encore ce plaisir... le visage presque endolori par ses précédents cris, il alla cependant chercher les lèvres de son Maître, sur lesquelles il passa tendrement sa langue.

"- Maître... je veux encore ressentir ça... et je veux vous donner plus encore. J'ai envie... de vous combler..."